16 septembre 2025

• Tribune : Contre la folie du small talk •

Par USTD

Dans un souci d’honnêteté intellectuelle, nous relayons cette tribune qui s’oppose au développement et à l’engouement actuel du small talk.

Il est temps de sonner l’alarme ! Dans un monde où les crises se succèdent, où les inégalités explosent, où le désespoir et la colère grondent sous la surface, une tendance inquiétante s’impose insidieusement : l’adoration du small talk, ce bavardage léger, sans substance, devenu le Saint Graal de la communication moderne. Et que dire de ces compétitions de small talk, véritable aberration culturelle qui transforme l’ennui en spectacle ?

Une Évasion Perverse

Sous couvert de légèreté, le small talk constitue une évasion perverse face aux réalités qui nous entourent. Parler de la météo, des dernières tendances de la mode ou de l’absence de saveur d’un plat à emporter, c’est choisir de se détourner des véritables enjeux de notre époque. Alors que le monde crie à l’aide, que des millions de voix s’élèvent contre l’injustice, la corruption et l’abus de pouvoir, nous nous adonnons à des échanges futiles. Ne serait-il pas plus urgent d’évoquer les crises climatiques, les guerres ou les injustices sociales ?

L’appauvrissement du discours

Ce culte du small talk appauvrit notre langage et, par ricochet, notre pensée. En célébrant la banalité, nous sacrifions la profondeur des échanges humains. Les conversations deviennent des échanges de platitudes, des danses autour du vide. Les jeunes générations, déjà accaparées par des écrans qui floutent la réalité, sont désormais encouragées à pratiquer un art qui leur apprend à rester à la surface des choses. Quelle triste ironie !

Une compétition de l’inutile

Les championnats de small talk, cette comédie absurde où l’on décerne des prix pour des échanges d’une vacuité effarante, ne sont que le reflet d’une société qui ne sait plus où elle va. Le « crachoir d’or » ? Un symbole de l’infantilisation de la communication, une célébration du vide. En transformant le bavardage en spectacle, nous dévalorisons ce qui fait la richesse des interactions humaines : la profondeur, la critique, le partage d’idées.

La réponse à l’infobésité

Certains soutiennent que ce phénomène serait une réponse à l’infobésité, une manière de se préserver de la cacophonie des informations. Mais n’est-ce pas un leurre ? Au lieu de reculer face à la surcharge, ne devrions-nous pas nous engager davantage, débattre, interroger ? La superficialité ne fait que renforcer l’indifférence, un danger bien plus insidieux que l’excès d’information.

Il est temps de remettre en question cette tendance inquiétante. Plutôt que de glorifier le small talk, apprenons à cultiver des échanges significatifs, à plonger dans la profondeur des idées, à questionner le monde qui nous entoure. Rejetons cette mode du bavardage insipide et redonnons à nos conversations le poids qu’elles méritent. Car, au fond, n’est-ce pas là que réside la vraie richesse des relations humaines ?

Charles « Bavasse » Bonnet prit la parole avec une assurance teintée de fadeur, son ton mesuré comme une horloge parfaitement réglée pour l’ennui. Il choisit d’aborder le sujet des files d’attente, un terrain fertile pour qui sait labourer les plaines de l’insignifiant.

F.M.